RECITS SOUVENIRS 2 LE TELAGH

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SOUVENIRS 9 LE TELAGH - Geneviève Puig Segura

DES  CROTTES ....OUI ! .... MAIS...  AU  CHOCOLAT .

Comme toutes les petites filles du Télagh, je croyais au père Noël, qui a notre époque était plutôt le " père invisible ", car on ne le voyait jamais, tellement son traîneau était rapide, ( à mon avis ce devait être plutôt une fusée…. !). De plus, disait-on , même dans les rhaïmas , il  aimait tellement les petits enfants que de distribuer tant de cadeaux à tous avec tant d'amour, le fit devenir tout rouge de plaisir.

Bien sûr son arrivée était signalée par trois coups à la porte, bien tapés, comme au théâtre, et nous attendions craintivement et avec beaucoup d'impatience et de  joie, que nos parents nous appellent, pour découvrir la  mise en scène de la remise des cadeaux,  que notre immense sapin de ses branches protectrices, couvait à ses pieds.

Mais cette année là,  tout avait changé, tout s'était écroulé pour moi, le père Noël, n'existait plus, c'était ce que j'avais appris à l'école, par les plus grandes. Le père Noël était-il vraiment une ordure ? Non….. !, non….. !, ce n'était pas possible.  Au fond de moi-même je ne voulais pas y croire.

Nous devions fêter ce Noël, chez ma tante Lita, à SIDI BEL ABBES, la grande ville,  c'était formidable et en même temps un événement inoubliable pour moi, et sans doute pour tout le monde. Une fête porteuse de temps de plaisirs et de joie : retrouvailles avec tous les cousins et cousines que j'aimais tant, les tantes et oncles… si imposants, avec toujours une gentillesse à dire ou à faire, et toute cette bonne chère et surtout gourmandises qui nous faisaient tirer la langue, bien acceptée cette fois, car il en était de même pour les grands. 

L'après-midi, avant toutes ces agapes, pendant que nos mères préparaient la fête, nous, les petits étions gardés par nos cousins et cousines chez ma tante Françoise. Et durant toutes ces heures je n'ai cessé de dire et répéter : " Je sais qui est le père Noël, …je sais qui est le père Noël … ! na…na….na .. !  Bien sûr au fond de moi j'attendais que l'on me rassurât, et que l'on me réconfortât  pour garder mon rêve intact. Les grands me rétorquaient : Ah ! oui, tu sais qui est le père Noël,  ….a h ! oui , tu sais qui est le Père Noël, en se grattant la barbe, qu'ils n'avaient pas. Ce geste aurait dû me laisser présager une mauvaise farce, mais j'étais trop occupée à les embêter et essayer d'avoir la vérité….vraie ! Eux au moins, ne pouvaient me mentir. Rien n'y fit, ils ne me dirent rien de plus.. !

Le moment tant attendu, arriva, je veux dire la remise des cadeaux, car tout s'était déroulé comme prévu, dans la bonne humeur et la joie. Le père Noël était là, bien sûr, était-ce l'oncle Jean, ou l'oncle Denis, pour qui j'étais " la Négra ", il savait déjà que j'irai dans les îles, ou bien mon père ou peut-être bien l'oncle Michel ? 

Après un regard interrogateur sur les uns et les autres,  je découvris la couvée sous le sapin, tous ces présents sur lesquels  les chaussures " bien cirées " de chacun des enfants trônaient, afin que l'on reconnaisse respectivement nos cadeaux.

Et quelle fut ma Surprise…. ! pour moi, sur mes chaussures, un seul petit paquet  misérable et mal ficelé était posé., et juste à côté , celles de ma soeur Isa, triomphales…,  reposaient sur plusieurs et énormes paquets.. Vite, je retournai la situation à mon avantage, en disant que cette paire-ci était la mienne, et que le petit paquet était pour ma soeur. Mais là, malgré mon insistance, mes cousins me confirmaient évidemment le contraire avec l'approbation de tout le monde.

J'étais obligée de me rendre à l'évidence, et c'est avec beaucoup d'inquiétude que le cadeau fut déficelé, avec nul empressement comme à l'accoutumé, et la crainte de ce qui était annoncé. 

Et alors là….. !,le choc de ma vie …. devinez ce que je découvris, …une crotte, une vilaine crotte, (entre nous soit dit, je n'en ai jamais vue de jolie, même chez les bébés) soit, mais celle-là,  , bien qu'inodore,  d'imitation des plus douteuses de part sa  couleur et son aspect, et qui plus est n'était pas de moi…. !,  c' était inacceptable. Vous en conviendrez…. !

Cette leçon m'a servie, car maintenant, à 57 ans, je crois toujours au père Noël. Je suis toujours très gâtée car il doit se faire pardonner pour la grosse peine et rage qu'il m'a infligées  et, depuis , chaque année,  j'ai en prime un petit paquet de plus, rouge bien sûr, c'est sa signature…, bien ficelé de ruban doré, ,  et à l'intérieur, devinez quoi ……  des crottes……plein de crottes, oui ! …..mais au chocolat, et si vous aussi vous y croyez toujours et si vous êtes bien sages vous connaîtrez la suite….. !!

Ginou  PUIG née SEGURA


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DES CROTTES OUI MAIS AU CHOCOLAT

SOUVENIRS 10 LE TELAGH - Carine Segura

SOUVENIRS  D' ENFANCE

Qu'il est loin le temps où, assise sur ses genoux, les genoux de mon papa, je lui disais " papa, parle-moi de l'Algérie ". L'Algérie, ce pays au doux accents de soleil, inconnu, qui faisait partie de moi je le sentais déjà, et le ressens encore aujourd'hui. Le regard brun aux reflets dorés ( le soleil de l'Algérie je le savais ) s'embrumait alors, en un fugace mais perceptible instant ; éclaircissant sa voix, il se mettait à raconter ses souvenirs d'enfance...Heureux souvenirs de gamin insouciant, loin du drame qui se tramait.
Il commençait souvent ainsi, sans doute pour mieux se remémorer ces lieux baignés de lumière, SES lieux heureux :


" Nous habitions Le Telagh, un petit village près de Sidi Bel Abbès. Nous vivions dans la ferme " Fakrounia " où travaillait ton grand-père. Il se levait tôt tu sais, et partait s'occuper tour à tour des bêtes et des champs, il aidait toujours les ouvriers qui l'accompagnaient. Ta grand-mère s'affairait près de nous, et elle avait bien du travail ! ".

Il marquait souvent une pause, comme si les souvenirs remontaient lentement, après être restés longtemps enfouis, jalousement préservés. Le regard d'or s'illuminait, et il reprenait son récit.

" Dans la cour, nous avions une grande volière. Un de mes passe-temps favoris était d'observer et de capturer les oiseaux qui venaient s'abreuver aux auges remplies d'eau. Ils venaient se désaltérer en piaillant, secouant leur plumage poussiéreux. Je plaçais des brindilles d'alfa, perchoirs artificiels, que je badigeonnais malicieusement de colle ( glu )...les jolis étourdis n'y prenant garde, je les capturais sans peine pour emplir ma volière, après avoir soigneusement nettoyé le piège qui engluait leurs frêles pattes. Combien de moineaux, roitelets, pinsons, serins, fauvettes et chardonnerets sans méfiance se sont ainsi retrouvés captifs ! Pour ma plus grande joie ! ".

" Papa, raconte-moi encore ".

" Parfois j'allais faire un tour du côté de l'étable, j'aimais l'odeur du foin, j'aimais regarder les veaux nouveau-nés téter leur mère.... d'horribles couleuvres prenaient parfois leur place, gourmandes, pendues au pis généreux et me faisaient fuir en hurlant. J'allais alors rejoindre la place du village où des jeux trépidants m'attendaient. J'étais assez téméraire. Le Carrico nous procurait les plus vives sensations. Cependant, je trouvais un jour de quoi enrichir davantage mes sources d'adrénaline.... muni d'un parapluie j'escaladais le toit de la ferme, et décidais de sauter en parapluie. La chute fut dure sans para-chute ! ".

Aujourd'hui je sais qu'il y a d'autres souvenirs, obscurs, effrayants ; noirs cauchemars, rêves agités, brusques réveils dans la nuit.

Mais moi, je garde dans mon coeur l'or de ses yeux, le sourire de son visage quand il me racontait l'Algérie. L'Algérie est un pays au coeur meurtri, les Algériens d'aujourd'hui conservent les mêmes doux souvenirs et les enfants jouent encore au Carrico. A Oran on mange toujours la Calentita, préparée à chaque coin de rue, et les vieux assis sur leur pas de porte parlent en espagnol, et des bénévoles algériens refont vivre les lieux du passé commun en guidant les touristes.....Les rayons du soleil réchauffent chaque soir Santa Cruz.......


A mon père que j'aime plus que tout et qui a su faire face aux démons du passé.

Carine SEGURA


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SOUVENIRS ENFANCE

SOUVENIRS 11 LE TELAGH - Henry Durand

LA  DINDE  A  MAMIE  HENRIETTE

Au TELAGH

Il était de tradition lors des fêtes de fin d'année de confectionner un repas festif et pourquoi pas un "repas de roi". Je me souviens encore aujourd'hui de ces moments de bonheur, qui resteront gravés dans ma mémoire, et ces souvenirs heureux, au milieu de ma famille, moment de partage, moments d'émotions lorsque je découvrais les paquets, tous les cadeaux qui entouraient le sapin de NOEL , le vrai, illuminé avec des bougies.
J'en viens à mon repas, c'était ma grand-mère qui était le "chef cuisinier", le menu : la dinde traditionnelle, une dinde élevée dans la basse-cour; bref , une dinde telle que l'on ne doit plus trouver ....
La préparation de ce plat était soumise à un grand cérémonial, je ne vous décrirai pas les prémices, seule, ma grand-mère en était capable de pratiquer, et dans les règles de l'art. Une fois, la dinde déplumée et ficelée, la bestiole était placé sur un plateau et acheminée, direction le four à pains de la boulangerie ALONZO , vous situez, j'en suis persuadé. Le boulanger offrait son four après le retrait de sa dernière fournée, disons 11 heures du matin, et c'est à ce moment là que notre dinde occupait le four. Une température idéale pour rôtir cette pièce entre 2 et 3 kg . Je vous rappelle que ce four était chauffé au bois, aux ceps de vigne, que du bonheur pour notre nez, cela ne s'oublie pas, et tout naturellement, monsieur ALONZO était le maître incontesté du savoir-faire pour quantifier la température de son four.
La dinde cuisait, et après quelques heures de cuisson, je me rendais, accompagné de mon oncle pour récupérer cette dinde dorée à point. Il ne restait plus qu'à la découper et déguster ce festin, et toute la famille réunie autour de la grande table, chacun des convives donnait son appréciation ...Bravo MAMIE, ta dinde est un délice ...etc.
Un grand merci à monsieur ALONZO, j'étais très jeune, je n'ai pas du le remercier à ce moment là, mais ce souvenir de ces moments resteront gravés dans ma mémoire, NOEL au TELAGH, j'en redemande , la joie de nos jours heureux à partager avec notre famille de "TELAGHIENS".


Henry DURAND   


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LA DINDE A MAMIE HENRIETTE

SOUVENIRS 12 LE TELAGH - Elisabeth Dubois Segura

LA  MOUNA

Souvent les souvenirs de notre enfance sont liés à des recettes spécialement réalisées lors de la préparation de fêtes comme : Noël ou Pâques.
Je me souviens particulièrement de PÄQUES et la "MOUNA".
Pendant la semaine sainte, ma mère préparait la pâte des mounas: elle y apportait beaucoup de soins et notamment au pétrissage et au levage de cette pâte . Quand tout lui paraissait être accompli, elle prévenait ses amies, qui elles aussi avaient franchi les mêmes étapes, et nous nous rendions chez le boulanger , avenue KLEBER à SIDI BEL ABBES, dénommé "EL TIZNAO" .
Il laissait son fournil à l'entière disposition de ces dames: son pétrin, son four à bois.
Et alors là c' était l' effervescence on s'agitait ,parlait, riait mais surtout on mettait en forme les mounas: des grosses, des moyennes, avec ou sans oeuf pour les enfants, mais surtout il ne fallait pas oublier de graisser le fond avec du saindoux.........
Ensuite le boulanger enfournait le tout et nous attendions la fin de la cuisson soit au fournil ou peut être chez l'oncle Michel CANTON dans son bar, à côté du cinéma LE PALMARIUM à mes parents  .
Les mounas emballées soigneusement, deux jours plus tard nous prenions la route pour le TELAGH où nous allions passer PÄQUES chez ma tante Hortense et mon oncle Séraphin SEGURA.
Le samedi, après 10 heures, nous pouvions, enfin, goûter les mounas.
Maman choisit la plus jolie avec un oeuf et l'offre à Séraphin qui la prend délicatement puis sort en courant la portant à bout de bras et s'étale sur le trottoir...., Je ne me souviens plus a t il pleuré ? Il me semble que Séra ne  pleurait jamais, je l'ai toujours vu rire...


Elisabeth  DUBOIS  née  SEGURA


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LA MOUNA

SOUVENIRS 13 LE TELAGH - Henry Durand

PIQUE  NIQUE  A  LA  CASCADE  DE  CHANZY

Un souvenir émouvant qui restera ancré dans ma mémoire.

Ma scolarité , en primaire s'est effectuée sur deux écoles, de la maternelle au CE1 à l'école communale de ZEGLA , aujourd'hui MERINE, et la deuxième partie de ma scolarité : l'école de garçons du TELAGH. De ce fait; ma grand-mère BERGER et mon oncle ALBERT "BEBERT" pour les intimes assuraient le gîte et le couvert.
J'étais très heureux, et mes meilleurs souvenirs en tant qu'enfant datent de cette période. Bien entendu, en fin de semaine, je rejoignais mon domicile à ZEGLA.
Avec mon oncle, nous entreprenions de beaux projets, et faisions énormément de découvertes, nous étions très proches l'un de l'autre, et mon oncle était -très fier de me présenter à la clientèle, il était bourrelier et l'atelier était envahi des odeurs de cuir, de crin et toiles huilée. Il m'apprenait le travail sur le cuir avec l'utilisation de tous les outils spécifiques ...C'étai une période bénie.
Dès les premières chaleurs - mai, juin - en fin de journée; nous prenions la PEUGEOT 202, véhicule porteur d'émotions à l'état brut, puisque mon oncle m'autorisait à "conduire" en me faisant asseoir sur ses genoux, je n'accédais pas aux pédales, mais j'étais heureux, heureux. Nous prenions , à la sortie du TELAGH, la direction de ROCHAMBEAU, 8 kms, et ensuite direction CHANZY. Arrivé, nous stoppions le véhicule sous les arbres, une cascade ou une source jaillissait dans les rochers, et un nuage de vapeur d'eau s'échappait de  ce déluge d'eau. C'était un site fantastique, la végétation luxuriante venait contraster avec la forte chaleur de journée.
Nous étendions une couverture, et le panier était vidé, c'était la surprise, car tout était préparé dans la confidence ... mais les effluves de la cuisine, lors de confections du pique nique nous mettaient déjà l'eau à la bouche. La soirée se terminait dès que les premières étoiles scintillaient, et nous restions immobiles, en attendant d'apercevoir les premières étoiles filantes ; le signal du retour était annoncé, tandis que la lune nous offrait son éclairage, il fallait rentrer.....Et , mon oncle reprenait le volant, tous phares allumés, je surveillais le compteur kilométrique, 28 kilomètres à parcourir, quelques chauves-souris, des oiseaux de nuit cisaillaient les faisceaux des phares de la PEUGEOT.
Le retour s'effectuait dans le calme, pas d'autoradio ni circulation, nous étions seuls sur la route du retour; de temps en temps, mon oncle se signalait par quelques coups de klaxon, quant à ma grand-mère, elle restait imperturbable et acquiesçait sans doute, les derniers moments de bonheur. C'était nos dernières sorties nocturnes, car le vent de l'histoire est venu gommer toutes ces joies simples, tous ces moments inoubliables qui resteront à tout jamais enfouis au plus profond de moi. Personne ne pourra effacer ces doux moments , car, sans contestation, qu'elle était belle notre région ! ! ! ! ! ! !


Henry DURAND.




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PIQUE-NIQUE A CHANZY

SOUVENIRS 14 LE TELAGH - Isabelle Nikolic Segura

AU  PENSIONNAT  FENELON

L'année 1968 -1969 n'était rien par rapport à celle de 1961 qui fut pour moi terrible, pensionnaire chez les Soeurs Fénelon à Sidi Bel Abbés dans l'Oranie.
Séparée de ma famille résidant au Telagh, pour de bonnes raisons, me voilà enfermée pendant quinze jours minimum, si mon comportement se révélait exemplaire.
Imaginez mon excitation et mon immense Bonheur lorsque se présentait à moi, mon père avec ses yeux gris de velours et son beau sourire pour m'enlever de ce lieu sinistre ,et me ramener vers les miens à bord de sa Peugeot 203 grise .
Cette année là, ma petite soeur Geneviève (Ginou) se fait opérer de l'appendicite, forcément à Sidi Bel Abbés et forcément accompagnée de maman, à deux pas de mon pensionnat.
Il était impossible pour moi d'imaginer leur présence dans cette ville sans réagir. Après deux ou trois nuits de réflexion et avec la complicité du Christ qui se trouvait au dessus de mon lit, je devais réagir, donc m'évader…, mais comment… ?  La porte d'entrée véritable forteresse gardée par une redoutable geôlière Soeur Clotilde la plus âgée du Couvent qui avait comme mission de surveiller la porte et d'entretenir tous les objets précieux et religieux de notre Chapelle.
Une seule solution lui proposer mon aide pour le nettoyage, trop contente d'avoir un peu de compagnie, elle accepte avec joie ma proposition, dépose les clés sur la petite table, sort son échelle afin de pouvoir récupérer les objets qui se trouvent en hauteur dans un placard.
Pas une minute à perdre je m'empare des clés je me précipite vers la porte, je transpire, je tremble je suis au bord de l'évanouissement, mais toutefois mes gestes restent précis. 
Rien ni personne ne pouvait m'arrêter, j'irai jusqu'au bout et j'y suis parvenue, j'ai réussi mon évasion, avec en retour tout ce que cela comportait en sermonage, en culpabilité et en punition.
Le respect des pensionnaires pour mon Courage et l'Amour de ma Famille pour ma petite personne a largement compensé cette prise de risques qui fut de moi une Héroïne...


Isabelle  NIKOLIC  née  SEGURA



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AU PENSIONNAT FENELON

SOUVENIRS 15 LE TELAGH - Jules Segura

EL  CARRICO  A  JULIO

Des Souvenirs enfouis dans ma mémoire, resurgissent les jeux avec lesquels nous avions l'habitude de jouer au milieu des années 1950 au TELAGH en Oranie.
Se présentaient à nous plusieurs choix: la Toupie,le Pitchack,les Pignols,le Carrico,le Stack,dont je vous ferai une rapide description dans l'autre chapitre.

Ma préférence allait au Carrico mot espagnol qui signifie "petite charrette" ,diminutif de Carro ( Chariot )  dont j'étais un fervent adepte et qui me procurait des émotions très fortes.
Il s'agissait à l'aide de cet engin diabolique de dévaler à tombeaux ouverts la rue au dénivelé important ,afin d'accentuer la vitesse de notre Carrico.
Cette descente infernale se situait sur la Nationale 13 à la sortie du village vers la demeure de mon grand-père Bautista Parra direction Sidi Bel Abbès .

Encore fallait-il posséder ou avoir construit son petit bolide qui se composait de matériel simple : une solide planche ,un morceau de chevron,trois roulements à billes faisant office de roues,un gros boulon avec écrou et rondelle,quelque clous et une petite corde.
La difficulté majeure était de se procurer des roulements à billes,mon fournisseur préféré Mr Asencio dit "Goubi" avait son garage à coté de la menuiserie Lucas Parra et du bar à mes parents "L' Escale" .Non content de nous offrir ces précieux roulements ,et devant nos difficultés il nous aidait à les fixer sur le chevron avant.
Dans sa phase finale notre Carrico avait fière allure ,en forme de croix avec sa planche rectangulaire ou nous étions assis,deux roulements fixes à l'arrière,un à l'avant au milieu du chevron ou nous posions nos pieds et qui permettait de tenir le cap.

La manière la plus impressionnante et dangereuse était celle ,ou allongé sur la planche,en tenant ses jambes parallèles au sol, je dirigeai l'engin avec mes avants-bras,le sol défilait sous nos yeux à une vitesse folle accompagné d'un bruit infernale .
La descente était très rapide ,mais une fois en bas ,il fallait prendre son Carrico sous les bras ,remonter la cote ou nous attendaient impatiemment les copains ,et recommencer à maintes reprises pour notre plus grand Bonheur, ils nous arrivaient d'être suivis ou de croiser des voitures peu nombreuses il est vrai.
J'ai appris beaucoup plus tard que certains villages organisaient des courses de Carrico le dimanche ou jour de fêtes,certains de ces petits bolides avaient un équipage avec deux ou trois petits garnements .
Ces Carricos plus imposants atteignaient de grandes vitesses du au poids de son équipe ..mais là dure... dure... serait la chute.
Ah!.... Souvenirs ...Souvenirs.....

Jules SEGURA


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EL CARRICO A JULIO

SOUVENIRS 16 LE TELAGH - Norbert Tognet

LES  CANARIS  DU  MEUNIER                                   

Qui se souvient du meunier du Telagh dont je ne me souviens plus le nom , ah oui Alonzo ! ! . Nous allions lui porter du blé tendre ou dur issu de la récole de nos parents pour qu'il nous transforme ces grains en de la bonne farine à pains ou à mounas .

Il avait une cage à l'entrée du moulin avec des canaris . Pour que ces oiseaux puissent boire, il leur avaient installé un abreuvoir à l'extérieur de la cage en forme de puits . Un dé à coudre trempait dans l'eau de cette réserve . A ce dé était relié une ficelle avec pour point haut le bout d'un perchoir dans la cage. Il fallait donc que ces braves canaris hissent avec leur bec cette ficelle jusqu'à leur hauteur pour pouvoir s'abreuver avec avidité dans le "seau" d'eau .
Ils s'y reprenaient à plusieurs reprises et à chaque mouvement de tête vers le haut maintenaient avec une patte la cordelette .

Je ne me lassais pas de regarder et d'admirer ces oiseaux qui avaient compris le système de puisage tout simple pour les humains mais certainement peut utilisé dans la nature !..


Amitiés .

Norbert  TOGNET


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LES  CANARIS  DU  MEUNIER

SOUVENIRS 17 LE TELAGH - Jules Segura

JEUX  D' ENFANTS  EN  ALGERIE

Un petit résumé et condensé des principaux
jeux pratiqués en Algérie par les jeunes enfants Pieds-Noirs.
Ces textes ne sont pas tous de moi ,j'ai simplement apporté des petites notes personnelles ,j'ai glané par ci par là des informations et petits détails  pour faire découvrir à certain, quelque jeux de rues que nous avions étant enfants en Oranie .
Justement à la fin des différents jeux ,j'ai trouvé une vidéo sur youtube forte intéressante retraçant d'autres jeux .
Merci à Alain de Mers El Kebir pour cette belle vidéo .



LE  PITCHACK

Le jeu Pitchack est avant tout un jeu d'adresse, il fallait le faire sauter avec les pieds, les genoux comme on jongle avec un ballon de Foot .
Comme pour tous les jeux d'adresse, il fallait être très habile et beaucoup de pratique pour apprivoiser cette boule d'élastiques assez légère.
Le jeu consistait à faire le plus de jongles possibles.
Les virtuoses rajoutaient des figures de style en se servant de toutes les parties du corps pour faire rebondir le Pitchack , tête ,genoux ,cuisses ,épaules ,.

Fabrication du Pitchack
Il faut une chambre à air de vélo, découper de petits bracelets et les assembler avec une ficelle.
Cet amas de rondelles découpées donnait à l'engin de la souplesse et de l'élasticité qui facilitait les rebonds.
La chambre à air découpée en rondelles.

Dans les cours de récréation, comme dans la rue de véritables championnats s'organisaient .
Il y avait des virtuoses du jongle qui ont dû par la suite devenir d'excellents footballeurs.


LES NOYAUX D'ABRICOTS 
          " LES  PIGNOLS "

Le petits tas.
Il se composait de 3 noyaux assemblés et le 4ème dessus.
Le "Banquier" (en quelque sorte) mettait en jeux 4 noyaux que l'on pouvait remporter avec un seul .
Le joueur devait à une distance de 3 mètres disloquer le petit tas en lançant le noyau un peu comme à la pétanque.

Le Tuyau.
Les noyaux étaient placés dans un tuyau de descente des eaux de pluie.
Le match opposait deux joueurs un à l'autre.
Le nombre de noyaux était fixé par les deux joueurs.
Chaque joueur était accroupi de chaque coté du tuyau et lançait à tour de rôle son noyau dans la goulotte.
Plusieurs variantes régissaient la manière de jouer avec la descente d'eau, L'une d'elle était que celui qui chassait le dernier noyau de la goulotte ramassait la totalité des noyaux en jeu.
La variante était intéressante parce que les deux positions de chaque coté du tuyau ne présentaient pas les mêmes difficultés pour deux droitiers par exemple.
Afin d'éviter beaucoup de problèmes on choisissait souvent d'alterner pour que le jeu soit plus équitable.


LES  CARRICOS

Heureux celui qui pouvait se procurer les précieux roulements à billes auprès d'un mécanicien qui permettait de fabriquer les CARRICOS ( petites charrettes ) diminutif de Carro qui veut dire en Espagnol
( Chariot ).
Les roulements avant étaient fixés sur une barre mobile autour d'un axe vertical, il permettait de guider le Carrico.
Le gouvernail était lui même fixé sur un timon à l'aide d'un gros boulon. Sur le timon était fixé le plateau avec ses deux roues arrières qui elles étaient fixes.
Heureusement au Telagh  les descentes étaient nombreuses avec un dénivelé largement suffisant pour nous permettre de prendre de la vitesse avec nos carricos  et d'éprouver des sensations fortes .


LE STACK    
( Etait-ce vraiment un jeu ) .

Pour fabriquer le Stack , il fallait choisir une fourche en bois d'olivier, le façonner pour lui donner cette forme arrondie.
On gardait l'arrondi par brûlage qui séchait le bois en lui donnant cette robustesse qui caractérise l'olivier.
Le matériel : l'élastique carré ou gomme , du cuir souple et de la ficelle.
On découpait dans le cuir la poche qui recevait les projectiles en général des cailloux ou billes .
On découpait également deux bandelettes de cuir que l'on fixait sur branches du stack et sur lesquelles on fixait l'élastique.
Ces bandelettes évitaient le cisaillement de l'élastique quand il était directement fixé sur le bois.
Certains étaient très adroits, ils déquillaient les cibles avec un précision extraordinaire.
Beaucoup de petits oiseaux y ont laissé les plumes. Les pauvres .


LA  TOUPIE

Je ne me souviens plus où on achetait nos toupies peut être à la quincaillerie Nanclares à coté du bar à mes parents sur la Nationale 13 ou dans une autre boutique au Telagh .
On achetait la toupie mais on ne l'utilisait pas tel quel, il fallait la préparer.
Je me souviens certaines étaient brutes et nous pouvions les décorer afin de les personnaliser.
La toupie était surmontée d'une tête que l'on coupait.
La seconde étape, la plus délicate enlever le clou trop pointu et le remplacer par un autre plus long et d'un diamètre plus gros. La difficulté de cette opération venait du fait qu'il fallait enfoncer le clou suffisamment pour qu'il tienne bien sans que la toupie éclate fendue en deux.
La dernière étape, scier le clou généralement d'un longueur d'un demi centimètre, puis arrondir et polir l'extrémité.
La réussite n'était pas toujours assurée, il fallait que la toupie soit équilibrée pour qu'elle tourne sans bruissement d'air et qu'elle soit douce quand elle tournait dans la main.
La toupie était actionnée par une cordelette qu'on enroulait soigneusement, puis on jetait la toupie sans lâcher la ficelle ce qui donnait à la toupie son mouvement rotatif.
On jouait à Tchouk Tchouka, ce jeu consistait à faire avancer la toupie d'un joueur hors d'un cercle.
Il fallait déplacer la toupie au sol uniquement sous le choc entre toupies, sans toucher la toupie au sol avec la main.
Sous les coups (parfois violents) assénés par la toupie du lanceur, il arrivait parfois que la toupie à terre fende, ce qui nous a valu quelques empoignades.


Jules SEGURA


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si vous souhaitez écouter la vidéo d'
Alain de Mers El Kebir.


http://www.youtube.com/watch?v=9G6hg3MDxEQ
JEUX D ' ENFANTS EN ALGERIE

SOUVENIRS 18 LE TELAGH - Inconnu

LE TABLIER DE GRAND-MERE

Le principal usage du tablier de Grand-Mère était de protéger la robe en dessous, mais en plus de cela, il servait de gant pour retirer une poêle brûlante du fourneau; il était merveilleux pour essuyer les larmes des enfants, et à certaines occasions, pour nettoyer les frimousses salies.

Depuis le poulailler, le tablier servait à transporter les oeufs, les poussins à réanimer, et parfois les oeufs fêlés qui finissaient dans le fourneau.

Quand des visiteurs arrivaient, le tablier servait d'abri à des enfants timides; et quand le temps était frais, Grand-Mère s'en emmitouflait les bras.

Ce bon vieux tablier faisait office de soufflet, agité au dessus du feu de bois. C'est lui qui transbahutait les pommes de terre et le bois sec jusque dans la cuisine.

Depuis le potager, il servait de panier pour de nombreux légumes. Après que les petits pois aient été récoltés venait le tour des choux. En fin de saison il était utilisé pour ramasser les pommes tombées de l'arbre.

Quand des visiteurs arrivaient de façon impromptue, c'était surprenant de voir avec quelle rapidité ce vieux tablier pouvait faire la poussière.

A l'heure de servir le repas, Grand-Mère allait sur le perron agiter son tablier, et les hommes au champ savaient aussitôt qu'ils devaient passer à table.

Grand-Mère l'utilisait aussi pour poser la tarte aux pommes à peine sortie du four sur le rebord de la fenêtre pour qu'elle refroidisse, tandis que, de nos jours, sa petite fille la pose là pour décongeler.

Il faudra de bien longues années avant que quelqu'un invente quelque objet qui puisse remplacer ce bon vieux tablier qui servait à tant de choses.

Auteur inconnu.


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LE TABLIER DE GRAND-MERE

MUSIQUE


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Vous avez la possibilité de faire pause,
passer à la chanson suivante afin de
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Ou ne rien faire et les chansons défilent
les unes après les autres.





TRADUCTION DE LA PAGE





Crée Lauyan Toweb Segura Copyright © 2008.Tous droits réservés.                                                          Mise à Jour:mercredi 20 juin 2012